J’étais là dans la maison voisine. Sur le canapé de la famille de Silas. Depuis notre rencontre, on était tous les deux devenus inséparables. Dès que nos regards s'étaient croisés, on avait compris qu’on venait de trouver notre sosie, notre autre. Le même sens de l'humour, la même façon de taquiner les gens, de voir la vie, les mêmes blagues pourries, la même façon de penser, le même sens de la fête, la même façon de s’éloigner de l’amour, les mêmes opinions de vie. On était fait pour se rencontrer, c'était sur. Séparés, on était forts. Ensemble, on devenait invincibles. Et puis, naturellement, une espèce d'attirance physique était venue se mêler à tout ça et on avait fini par coucher ensemble et être une sorte de couple. Enfin, si l'on peut dire. On s’embrasse, on dort ensemble et on couche ensemble.
« Prouve-le.» Cependant, contrairement, à lui, je n’ai pas cessé d’aller voir ailleurs. De finir dans d'autres lits avec d’autres hommes, de séduire des pauvres types. A l’intérieur, je suis en total combat entre finir avec lui ou continuer à être Cat' comme je sais si bien le faire. Je ne sais pas ce qui est le mieux ; et je n’ai pas envie de vraiment le savoir. Ma mère m’a détruite et je le vois à la façon dont je me détruis moi-même en ne laissant personne m’aimer et en repoussant ceux qui essayent de le faire. Comme si j’avais besoin qu’il me le prouve. Je savais pertinemment qu’entre nous, de son côté, c'était plus qu'une amitié puissante, c’était plus que ça. Bien plus et ça n’aurait pas dû être le cas. Parce qu’au final, il allait souffrir et je ne le voulais pas. Du moins pas à l’intérieur.
« J’aurais beau te le prouver tes tonnes de fois, tu feras tout pour détruire ce qu’on a. parce que tu es comme ça. Tu repousses sans cesse le bonheur. Tu as peur. » il avait raison, je ne cherchais pas à qu’il me montre une stupide preuve en m’embrassant ou en me demandant en mariage comme la plupart des hommes auraient fait. Je ne voulais rien de tout ça et surtout pas à mon âge.
« Ce n’est pas vrai. Je n’ai peur de rien, ni de personne.» cette peur est constamment présente dans mon corps, dans mon cœur et dans ma tête. Cependant, je ne veux pas la faire voir. Je ne veux plus tomber en larmes comme je l’ai tant de fois fait lorsque je vivais dans un enfer. J’ai trop souffert pour avoir à subir une nouvelle fois tout ça. Je ne veux plus être déçue, je ne veux plus qu’on me quitte et que mon cœur se brise en mille morceaux. Je ne veux plus qu’on me détruise à cause de foutus sentiments. Et je dois merci à ma très chère mère. Parce que sans elle, peut-être que je serais dans les bras de Silas sans avoir à me poser des tonnes de questions, sans réfléchir à la façon dont je peux le rejeter, l’éloigner de moi. je suis sèche, froide et glaciale. Je ne baisse pas le regard.
« Alors pourquoi tu passes ton temps à aller voir ailleurs ? » certains boivent, d’autres se droguent. Moi, je passe mon temps à courir de lit en lit. Ça me donne la sensation qu’on s’occupe de moi, qu’on m’aime un petit peu, rien que quelques secondes. J’ai l’impression de servir à quelque chose. Et en même temps, cette infidélité, n’est qu’une autre façon de me détruire. De voir mon corps comme un objet, comme un objet de perversion qui est libre de faire ce qu’il veut.
« Parce que j’en ai besoin. Mais ça, tu ne peux pas le comprendre.» Ce besoin n’en est pas vraiment un. Je pourrais certainement m’en passer et passer mon temps à faire autre chose. Mais non, je drague le premier venu à chaque fois et je finis toujours de la même façon… dans son lit.
« Explique-moi ! Je peux tout entendre surtout venant de toi. » personne ne savait pour ma mère. Et lui non plus n’était pas au courant. Je ne lui en avais jamais parlé car je savais qu’il mettrait ma façon d’être comme la blessure d’une mère qui vous abuse. Et non, je ne veux toujours pas être la victime. Je ne veux pas qu’il me trouve des excuses pour ce que je lui fais subir. Je ne veux pas qu’il porte un regard de pitié sur moi. Ah ça non.
« Je le ferais pas et tu le sais très bien.» fis-je sèchement. En croisant mes bras sur ma poitrine et ne le regardant pas.
« Très bien. C’est fini entre toi et moi. Tu entends FINI. Je ne reviendrais pas cette fois, tu entends. Je sais que tu vas le regretter quand je serais avec quelqu’un d’autre ; et j’espère que ce sera le cas. Au moins, tu te rendras compte que tu tiens à moi. » Ces paroles étaient durs en entendre. il n’allait pas par quatre chemins et cette fois, je savais qu’il ne mentait pas. il ne reviendrait pas comme il l’avait fait déjà de nombreuses fois en venant me récupérer chez de pauvres types en fermant les yeux sur ce que j’avais pû faire. Car je savais qu’il était au courant de cette infidélité parce qu’au départ, il faisait la même chose. Mais le temps change souvent les choses.
« Éclates-toi, va sauter la première qui te fais les beaux yeux, je m’en fous. » je n'étais pas encore prête à voir le bonheur...
Cataleya n'a jamais vraiment oublié Silas. elle a fait une erreur le jour où elle l'a laissé sortir de sa vie. elle aurait dû le retenir. Silas était fou amoureux d'elle, il était prêt à tout. depuis Cataleya, il n'a jamais eu de relation sérieuse. il n'a jamais eu la force d'en aimer une autre, par peur. mais surtout parce qu'il pense que Cataleya pourrait revenir dans sa vie. Ces deux-là ce sont rencontrés de manière tout à fait par hasard dans un bar. elle était complètement bourrée, il était là pour s'amuser et ne pas rentrer seule. ils ont passé la nuit ensemble. puis la suivante. deux jours entiers à s'envoyer en l'air dans la maison en s'amusant. elle était pleine de vie et ça lui faisait du bien une fille comme ça. après ces folies, ils ne se sont jamais vraiment revu. la dernière fois, c'était lorsqu'il a croisé la demoiselle à l'aéroport de la ville complètement déboussolée. elle lui est rentrée dedans sans s'apercevoir que c'était un de ses ex.