nous sommes les mêmes et pourtant si différentes.

ft. eira boyce, anaztasia dixon.

je n'avais jamais mis les pieds chez un psychologue avant de devoir le faire quand je suis partit à New-York. mon médecin m'avait forcé à le faire parce qu'il disait qu'une personne atteinte d'un cancer devait se confier, devait parler à une personne pour évacuer tout ce qu'elle garde. je ne me sentais pas très proche de ma psychologue à New-York. je parlais très peu parce que je ne me voyais pas lui raconter ma vie. je ne voyais pas en quoi elle allait pouvoir m'aider à supporter ma maladie. et puis ça remonte à bien plus longtemps que la découverte de mon cancer. ça remonte à des années plus tôt. je ne saurais dire exactement quand mais le problème est ancré en moi. en revenant à Galway, j'ai décidé d'aller voir une autre psychologue. je me suis rendu compte que j'avais trop de problème, que j'ai besoin de régler certaines choses si je veux retrouver une vie saine et stable. c'est ma deuxième séance. une par semaine selon la psy. bien que je suis sûre que si elle le pouvait, elle me dirait d'en faire deux. la première séance a été la plus difficile. je n'ai pas parlé pendant la première demi-heure. pas un seul mot, je me contentais de l'écouter parler. puis je me rappelle de la phrase qu'elle m'a dit. une phrase si simple et pourtant, ça m'a fait comprendre que je pouvais avoir confiance en elle. alors je l'ai dis. j'ai annoncé que mon père adoptif me violait. c'est sortit et je dois dire que ça m'a fait du bien sur le coup. pourtant j'ai porté ma main à ma bouche comme si j'avais sortit un secret de trop. je n'ai plus rien dit d'autre. je me sentais mal à l'aise et elle m'a convaincu. elle m'a convaincu que je n'étais qu'une victime de plus dans le monde des violeurs. et voilà que je suis en pleine deuxième séance. « je n'ai jamais compris pourquoi il a fait ça. pourquoi j'étais celle qui avait le droit aux douloureux. mais je crois que ça était encore plus difficile d'apprendre... d'apprendre... non je ne peux pas le dire. je suis désolé. c'est trop dire. » je fondais en larmes devant cette femme. je pleure jamais. j'ai cessé de le faire depuis bien longtemps. et pourtant me rappeler tout ça, me rappeler que j'ai tué un enfant, ça fait remonter la douleur que j'ai tant de fois garder au fond de moi. je ne pouvais pas garder un enfant comme ça. je ne pouvais pas mentir et dire que j'étais enceinte de quelqu'un d'autre. c'était la seule solution. une solution radicale mais indispensable. j'ai caché la douleur en devenant cruelle, en me droguant et en faisant n'importe quoi. je n'arrivais pas à le dire. elle me tendit un paquet de mouchoirs, j'en pris un et je m'essuyais les yeux en retirant le maquillage qui venait de couler. je passais la main dans mes cheveux. j'essayais de prononcer ce que je n'arrivais pas. ma psychologue me regardait en me laissant du temps. cependant, elle regarda sa montre et je compris que c'était la fin de notre séance. une heure ni plus ni moins. « nous sommes au bout de notre séance. ne vous inquiétez pas Anaztasia. vous avez déjà fait d'énormes progrès. c'est normal, il vous faut encore du temps pour certaines choses. » elle me souria délicatement. je sortais de mon sac les billets pour payer ma séance. si un psychologue se plaint, je lui envoie un plein face ma fiche de paie et là, il pourra dire qu'il gagne très bien sa vie. je mets ma veste et je me lève.

ma psychologue ouvre la porte et se sort de son cabinet arrivant directement dans la salle d'attente. je tombe nez à nez avec Eira. ça faisait la deuxième fois qu'on se voyait ici à la clinique. la première fois, on a parlé ensemble. je dois dire que c'est avec simplicité que j'ai réussi à dire à Eira pour mon viol. je n'ai rien dit dans les détails. seulement, c'est déjà un grand effort pour moi. personne n'est au courant à part Blüe ma meilleure amie. elle est la seule qui connaisse toute mon histoire, qui connaisse ma vie dans les moindres détails. et c'est celle qui me comprend mieux que quiconque même mieux que moi-même. je souris à Eira et se me rapproche d'elle en disant en revoir à ma psychologue qui me renvoi la balle avec un ' à la semaine prochaine' comme si c'était facile de revenir ici chaque semaine. en même temps, c'est de la politesse. « Salut Eira. » dis-je avec un beau sourire et en la prenant légèrement dans mes bras avant de l'embrasser sur les deux joues. c'est mon genre de prendre les gens dans mes bras. Eira doit surement être la prochaine séance vu qu'elle est ici et que la psychologue attend à la porte en la regardant. « je crois qu'elle t'attends. » fis-je avec un mouvement de signe dans sa direction. « je t'attends ici et après ta séance, on peut aller boire un verre. si tu veux bien sûr. » ça me plairait de passer du temps avec elle. à part Blüe, je dois dire que je ne sors pas avec grand monde. je commence juste à m'habituer à mon retour à Galway. je n'ai pas encore repris contact avec toutes mes connaissances. en même temps, ça me fout une trouille monstre et je sais que je vais avoir le droit à des tonnes de questions. je ne veux pas. je ne veux pas leur dire pour mon cancer. je veux garder ça secret dont je devrais certainement mentir.

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