Chaque histoire n'a qu'une fin, on finit tous par tomber.
Je t'écris des trottoirs de nos villes habillées en Noël,
de quelques nuits d'hiver aux saveurs douces-amères.
Je t'écris de ces soirs de lumières, des yeux émerveillés de cette petite fille au pied d'un grand sapin sur la cinquième avenueDevant la porte, je n’osais pas entrer. Entrer était comme avouer que tout avait été vrai, que ça c’était réellement passer. Que je n’avais pas rêvé. Pourtant, c’était la réalité. Et ce n’est pas en refusant d’en parler que j’allais abandonner la douleur de ce que j’avais vécu. Personne ne savait. Personne. Je ne pouvais en parler à mon père puisqu'il était partit lâchement après avoir sû que ma mère était enceinte. La porte s’ouvrit sur une jeune femme aux cheveux blonds avec des traits enfantins, un sourire d’ange et une tenue impeccable. Elle était psychologue, et elle était celle qui avait son cabinet le plus loin de la maison. Raison de mon choix. Elle me montra un fauteuil et me dit de m’installer ce que je fis en silence. Elle prit place sur son fauteuil en sortant un calepin et un stylo. Elle attendait que je commence à parler. Seulement, je n’étais plus vraiment sûre de ce que j’allais faire. Car j’avais cette peur qui me disait qu’elle allait me juger, qu’elle allait dire que je l’avais mérité, que c’était de ma faute.
« Tout ce que tu me diras, restera dans mon cabinet, Cataleya. Tu n’as rien à craindre. » Quand on vit dans une famille comme la mienne la plupart du temps, on ne dit rien. On cache ce qui se passe à la maison. On fait comme si tout allait bien. Mais moi, j’en avais besoin. J’avais besoin de parler, d’exprimer mon état d’esprit, ma douleur, ma tristesse. Si je ne le faisais pas, j’allais exploser.
« J’ai été frappée. Et c’est encore le cas. » les mots étaient sortis. Je plaquais ma main contre ma bouche. Des larmes commencèrent à couler le long de mes joues. C’était la première fois que je le disais haut et fort. La première fois que j’osais le dire. Car oui, j’avais été frappée. Frappée par une femme qui disait être de ma famille, une femme que j’appelais Maman. Une femme que je respectais. Une femme qui m’avait détruit et qui m’avait retiré le peu de confiance en moi. Je n’étais plus qu’une coquille vide qui sonne creux quand on la tapote. Plus rien. vide. Et le pire dans tout ça, c’est qu'elle le faisait encore aujourd’hui alors que je fête mes quinze ans dans deux semaines.
« Qu’est-ce que tu ressens par rapport à ça ? Comment te sens-tu ? » Je me rappelle la première fois où ça c’était passé. À l’époque, j’avais cinq ans. Je dormais tranquillement dans mon lit dans une chambre aux couleurs roses et aux étoiles au plafond. La porte s’était ouverte et avait grincé. C'était ma mère complètement soul qui rentrait en vacillant dans ma chambre. Je pensais qu’il venait de me dire bonne nuit comme elle le faisait chaque soir. Mais non. Elle s'était mise à crier me traitant d'incapable, d'idiote. que je n'étais qu'une moins que rien même pas capable de s'occuper d'elle. puis les coups sont arrivés. forts. violents. du sang, des larmes.
« Comment je me sens. Vous rigolez, j’espère. Je me sens nulle, idiote. Je me sens lamentable. J’ai l’impression que c’est de ma faute, que je suis la fautive. J’ai l’impression que personne ne veut mon bonheur, que la destruction fait partit de ma vie. J’ai l’impression d’être pas la fille qu’elle désire et qu’en me faisant ça, elle me montre à quel point, je la déçois. » Je me rappelle d’une autre fois. Un soir où j’étais allé dans le quartier avec des amies. J’étais rentré dans la maison en disant au revoir à ma meilleure amie. Ma mère était là assise sur un tabouret. Les yeux livides et rouges, un verre à la main. Elle avait levée les yeux. Descendant de son tabouret pour se planter devant moi. Vacillant, elle posa sa main sur mon épaule. Rien d’extraordinaire à premier abord. Puis elle m'avait gifler violemment. Je me retrouvais au sol. j'avais essayé d'esquiver les coups. Pas assez forte pour ça. Regarde-toi, même pas capable de se défendre, m’avait-elle balancé en me frappant encore alors que j'étais au sol.
« Ce n’est pas de ta faute, Cataleya. Tu n’es en aucun cas responsable de l’action de cette femme, de ta mère. Elle a commis quelque chose qu’elle n’aurait pas dû. Tu es la victime. » J’attrapais son verre plein pour venir la cogner en plein visage. A quatorze ans, on est plus la petite fille qui ne fait rien. Le verre éclata me coupant au passage ainsi que ma mère. Cependant, ça ne fit que la rendre plus furieuse. Elle me frappa encore plus fort en attrapant un objet de la cuisine.
« Alors pourquoi elle l’a fait ? Pourquoi ça tombe sur moi ? Je ne suis pas de celle qui cherche, celle qui fait des bêtises. Elle est ma mère et elle n’a aucun droit de me faire ça. Elle doit me protéger et pas me rendre malheureuse.» Le reste de ce qu’il s'était passé, fut horrible. Elle me frappa jusqu'à qu'elle n'est plus de force. Je fut à sa merci pendant de longues minutes. Priant un dieu inconnu qu'elle arrête, et qu’elle me laisse tranquille. Des prières idiotes qui ne servaient pas. Me rappeler de ce souvenir me fait mal. Ça me tiraille les trippes et me donne envie de me couper les veines. Les larmes viennent encore à couler. Je sais qu’ici, je peux le faire. Parce qu’une fois chez moi, je devrais tout garder en moi et avoir le droit à encore à une nuit ou une journée où elle me frappera encore.
« Tu dois en parler aux autres. Parler à à la police pour qu’ils fassent quelque chose. Ce que tu as subit est la pire des choses ; et tu ne dois pas faire comme si rien ne s’était passé. » C’est bien plus facile à dire qu’à faire. J’ai essayé, j’ai essayé d’en parler à ma meilleure amie. Mais à chaque fois, j’avais la boule au ventre et je me taisais. Je ne veux pas qu’on me voit comme celle qui se fait frappé par sa mère. Je ne veux pas qu’on me montre du doigt comme un animal de cirque
« Pour que je sois la menteuse, non jamais. Je ne veux pas qu’on est pitié de moi. Je ne veux pas. Je n’ai pas besoin de cette pitié, cette pitié que je ne veux pas voir dans le regard des gens. » dis-je en m’aidant des accoudoirs pour me redresser. J’essuyais mes yeux du revers ma manche éparpillant par la même occasion mon maquillage. Je venais de le dire à elle, cependant, elle sera la seule à connaître ce secret. Je préfère vivre avec ça plutôt que d’être la pauvre gamine dont la vie est un enfer…
Je t'écris d'un départ, d'une valise oubliée.
Je t'écris d'un lac blanc où ce couple patine.
Je t'écris d'un désert où l'épave d'un bateau se souvient de la mer,
je t'écris d'une terre où des maisons s'écroulentJ’étais là dans la maison voisine. Sur le canapé de la famille de Noah. Depuis notre rencontre, on était tous les deux devenus inséparables. Dès que nos regards s'étaient croisés, on avait compris qu’on venait de trouver notre sosie, notre autre. Le même sens de l'humour, la même façon de taquiner les gens, de voir la vie, les mêmes blagues pourries, la même façon de penser, le même sens de la fête, la même façon de s’éloigner de l’amour, les mêmes opinions de vie. On était fait pour se rencontrer, c'était sur. Séparés, on était forts. Ensemble, on devenait invincibles. Et puis, naturellement, une espèce d'attirance physique était venue se mêler à tout ça et on avait fini par coucher ensemble et être une sorte de couple. Enfin, si l'on peut dire. On s’embrasse, on dort ensemble et on couche ensemble.
« Prouve-le.» Cependant, contrairement, à lui, je n’ai pas cessé d’aller voir ailleurs. De finir dans d'autres lits avec d’autres hommes, de séduire des pauvres types. A l’intérieur, je suis en total combat entre finir avec lui ou continuer à être Cat' comme je sais si bien le faire. Je ne sais pas ce qui est le mieux ; et je n’ai pas envie de vraiment le savoir. Ma mère m’a détruite et je le vois à la façon dont je me détruis moi-même en ne laissant personne m’aimer et en repoussant ceux qui essayent de le faire. Comme si j’avais besoin qu’il me le prouve. Je savais pertinemment qu’entre nous, de son côté, c'était plus qu'une amitié puissante, c’était plus que ça. Bien plus et ça n’aurait pas dû être le cas. Parce qu’au final, il allait souffrir et je ne le voulais pas. Du moins pas à l’intérieur.
« J’aurais beau te le prouver tes tonnes de fois, tu feras tout pour détruire ce qu’on a. parce que tu es comme ça. Tu repousses sans cesse le bonheur. Tu as peur. » il avait raison, je ne cherchais pas à qu’il me montre une stupide preuve en m’embrassant ou en me demandant en mariage comme la plupart des hommes auraient fait. Je ne voulais rien de tout ça et surtout pas à mon âge.
« Ce n’est pas vrai. Je n’ai peur de rien, ni de personne.» cette peur est constamment présente dans mon corps, dans mon cœur et dans ma tête. Cependant, je ne veux pas la faire voir. Je ne veux plus tomber en larmes comme je l’ai tant de fois fait lorsque je vivais dans un enfer. J’ai trop souffert pour avoir à subir une nouvelle fois tout ça. Je ne veux plus être déçue, je ne veux plus qu’on me quitte et que mon cœur se brise en mille morceaux. Je ne veux plus qu’on me détruise à cause de foutus sentiments. Et je dois merci à ma très chère mère. Parce que sans elle, peut-être que je serais dans les bras de Noah sans avoir à me poser des tonnes de questions, sans réfléchir à la façon dont je peux le rejeter, l’éloigner de moi. je suis sèche, froide et glaciale. Je ne baisse pas le regard.
« Alors pourquoi tu passes ton temps à aller voir ailleurs ? » certains boivent, d’autres se droguent. Moi, je passe mon temps à courir de lit en lit. Ça me donne la sensation qu’on s’occupe de moi, qu’on m’aime un petit peu, rien que quelques secondes. J’ai l’impression de servir à quelque chose. Et en même temps, cette infidélité, n’est qu’une autre façon de me détruire. De voir mon corps comme un objet, comme un objet de perversion qui est libre de faire ce qu’il veut.
« Parce que j’en ai besoin. Mais ça, tu ne peux pas le comprendre.» Ce besoin n’en est pas vraiment un. Je pourrais certainement m’en passer et passer mon temps à faire autre chose. Mais non, je drague le premier venu à chaque fois et je finis toujours de la même façon… dans son lit.
« Explique-moi ! Je peux tout entendre surtout venant de toi. » personne ne savait pour ma mère. Et lui non plus n’était pas au courant. Je ne lui en avais jamais parlé car je savais qu’il mettrait ma façon d’être comme la blessure d’une mère qui vous abuse. Et non, je ne veux toujours pas être la victime. Je ne veux pas qu’il me trouve des excuses pour ce que je lui fais subir. Je ne veux pas qu’il porte un regard de pitié sur moi. Ah ça non.
« Je le ferais pas et tu le sais très bien.» fis-je sèchement. En croisant mes bras sur ma poitrine et ne le regardant pas.
« Très bien. C’est fini entre toi et moi. Tu entends FINI. Je ne reviendrais pas cette fois, tu entends. Je sais que tu vas le regretter quand je serais avec quelqu’un d’autre ; et j’espère que ce sera le cas. Au moins, tu te rendras compte que tu tiens à moi. » Ces paroles étaient durs en entendre. il n’allait pas par quatre chemins et cette fois, je savais qu’il ne mentait pas. il ne reviendrait pas comme il l’avait fait déjà de nombreuses fois en venant me récupérer chez de pauvres types en fermant les yeux sur ce que j’avais pû faire. Car je savais qu’il était au courant de cette infidélité parce qu’au départ, il faisait la même chose. Mais le temps change souvent les choses.
« Éclates-toi, va sauter la première qui te fais les beaux yeux, je m’en fous. » je n'étais pas encore prête à voir le bonheur...